Mythic family figures

La version française suit la version anglaise.

Happy New Year to one and all!  Bonne année à tous et à toutes !

When I was a little kid, New Years Eve and New Years Day always had a particular resonance for my family because January 1 marked my parents’ wedding anniversary; they were manacled together in unholy matrimony on January 1, 1945.  This excerpt from a story in the book My Time with You Has Been Short but Very Funny recounts my childhood experience of New Years celebrations with mom, dad, and weird mythic family figures.

https://www.instagram.com/robertmcbrydeauthor/

Mythic family figures

All families have them, those mythic personages who are the stuff of hushed or boisterous parental conversations, names that have a bizarre resonance throughout one’s childhood, some with faces never actually seen and others materializing as fake aunts and uncles or revered or despised figures with all sorts of remarkable traits, weird and random individuals with odd monikers and habits.

Some of my earliest memories are replete with just such creatures. My father always had an impressive cast of characters in tow, of both the male and the female persuasion. When I was a small child, Dad worked as a clerk for the Canadian National Railway and he fiercely advocated for the superiority of CN over the Canadian Pacific, which he referred to as “wooden wheels.” As a treat, he would sometimes bring me by train to his office in Toronto, where his main tasks seemed to revolve around flirting shamelessly with the entire secretarial pool, women with those same names that we kept hearing over dinner: Claudette, Marguerite, and “Auntie Bessie.” My father wore a fedora every day, with a little feather adorning the brim. His look as well as his attitude toward and commentary about the “girls” of the office would have won him the Roger Sterling Memorial Mad Men Award had such a prize existed. He even referred to his personal secretary as “Toots.” Woke J.W. “Jim” McBryde was not! Like the tennis player turned showman Bobby Riggs, my flirtatious father “put the show back in chauvinism.”

The mythic female figure who most marked our childhood was “Auntie Bessie.” She wasn’t a real aunt of course, but rather the senior member of the bevy of stenographers who were bit players in Dad’s ongoing salacious sitcom. Auntie Bessie was much older than the other CN “gals” and Jim relied on her to babysit my sister and me every New Year’s Eve when he would first take my mom to dinner at Bassel’s restaurant at Yonge and Gerrard (he always had the breaded veal cutlet) and then proceed to the CN office party. My parents’ wedding anniversary was January 1, so the New Year’s Eve festivities killed two birds with one office party and a cutlet. When merrymakers asked Dad how long they’d been married, he’d always reply, “{Insert the number} long miserable years.”

Meanwhile my sister and I were stuck sleeping over at Auntie Bessie’s, where the cuisine was of the canned pea and burnt pork chop variety and the company was flat seltzer. Auntie Bessie was mustachioed and rather fierce, although she would occasionally cackle like a deranged hen. She shunned the annual office party, perhaps due to temperance principles. My parents referred to “Bess” as a ”single gal.” My sister and I thought of her as an ancient crone. (She was probably about 50.) At any rate, for us kids, staying at Auntie Bessie’s was an excruciating punishment for a crime we didn’t commit.

One year in late December, as the annual New Year’s Eve ordeal loomed ominously on the horizon, my sister asked me if I had noticed something unusual about Auntie Bessie. Well, I had, and we finally put words to what had hitherto been silent but deadly: Auntie Bessie was afflicted with chronic flatulence. Henceforth we referred to her as Auntie “Excuse Me” Bessie, and we have ever since.

Bonne année à tous et à toutes !

Lorsque j’étais enfant, la veille et le jour du Nouvel An avaient toujours une résonance particulière pour ma famille, car le 1er janvier marquait l’anniversaire de mariage de mes parents, qui s’étaient unis par les liens du mariage impie le 1er janvier 1945.  Cet extrait d’une nouvelle de Le temps passé avec vous fut bref mais tordant raconte mon expérience d’enfant lors des célébrations du Nouvel An avec maman, papa et d’étranges figures mythiques de la famille.

 

Les figures familiales mythiques

Toutes les familles en ont de ces personnages mythiques qui font l’objet de conversations parentales feutrées ou bruyantes, des noms qui ont une résonance bizarre tout au long de l’enfance, certains avec des visages que l’on n’a jamais vus et d’autres qui se matérialisent sous la forme de faux oncles et tantes, ou de personnages vénérés ou méprisés avec toutes sortes de traits remarquables, des individus farfelus aux surnoms et habitudes insolites.

Certains de mes premiers souvenirs sont empreints de ces créatures. Mon père a toujours été accompagné d’une impressionnante galerie de personnages, hommes et femmes confondus. Lorsque j’étais petit, il travaillait comme commis pour le Canadien National et il défendait farouchement la supériorité du CN sur le Canadien Pacifique, arguant que leurs trains avaient des « roues en bois ». Pour me faire plaisir, il m’emmenait parfois en train à son bureau de Toronto, où ses principales tâches semblaient consister à flirter sans vergogne avec tout le groupe de secrétaires, des femmes portant ces mêmes prénoms que nous entendions sans cesse au dîner : Claudette, Marguerite, et « Tatie Bessie ». Mon père portait tous les jours un fedora dont le bord était orné d’une petite plume. Son look et son attitude, ainsi que ses commentaires sur les « filles » du bureau lui auraient valu le Roger Sterling Memorial Mad Men Award si un tel prix avait existé. Il appelait même sa secrétaire personnelle « Toots ». J.W.  (Jim) McBryde n’était pas woke pour autant! À l’instar du joueur de tennis devenu showman, Bobby Riggs, mon père flirteur jouait les machos.

La figure féminine mythique qui a le plus marqué notre enfance était « Tatie Bessie ». Ce n’était pas une vraie tante, bien sûr, mais plutôt la membre la plus âgée de la bande de sténographes qui jouaient un rôle dans la sitcom salace de papa. Tatie Bessie était beaucoup plus âgée que les autres « filles » du CN et Jim comptait sur elle pour nous garder, ma sœur et moi, chaque veille du Nouvel An, lorsqu’il emmenait d’abord ma mère dîner au restaurant Bassel’s à l’angle de Yonge et Gerrard (il prenait toujours la côtelette de veau panée), puis se rendait à la fête du bureau du CN. L’anniversaire de mariage de mes parents était le 1er janvier, alors les festivités du Nouvel An permettaient de faire d’une pierre deux coups : une fête de bureau et une côtelette. Lorsque les fêtards demandaient à mon père depuis combien de temps ils étaient mariés, il répondait toujours : « {insérez le chiffre} longues et misérables années ».

Pendant ce temps, ma sœur et moi étions coincées chez Tatie Bessie, où la cuisine était du genre pois en conserve et côtelette de porc brûlée accompagnés d’eau de seltz plate. Tatie Bessie était moustachue et plutôt farouche, bien qu’il lui arrivât de glousser comme une poule détraquée. Elle évitait la fête annuelle du bureau, peut-être pour des raisons de tempérance. Mes parents qualifiaient « Bess » de « célibataire endurcie ». Ma sœur et moi la considérions comme une vieille bique (elle devait avoir une cinquantaine d’années). En tout cas, pour nous, enfants, rester chez Tatie Bessie était une punition atroce pour un crime que nous n’avions pas commis.

Une année, à la fin du mois de décembre, alors que l’épreuve annuelle de la Saint-Sylvestre se profilait sinistrement à l’horizon, ma sœur m’a demandé si j’avais remarqué quelque chose d’inhabituel chez Tatie Bessie. Eh bien, c’était le cas, et nous avons finalement mis des mots sur ce qui avait été jusqu’alors silencieux mais mortel : Tatie Bessie souffrait de flatulences chroniques. Désormais, nous l’appelions Tatie « Pardonnez -moi » Bessie et nous l’avons toujours appelée ainsi depuis.

 

https://www.instagram.com/robertmcbrydeauthor/